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Des problèmes méthodologiques  (26 novembre 2002)

Pour le nombre d’internautes
Le nombre d’internautes peut être estimé à partir des chiffres des fournisseurs d’accès ou par des enquêtes généralement téléphoniques auprès de la population dans son ensemble.
Les limites coté fournisseurs sont évoquées dans la suite de l’article.
A priori, la meilleure méthode est l’enquête téléphonique avec un échantillon raisonnable.
Ce type d’enquête est généralement valable pour avoir une idée du taux de pénétration d’Internet, mais il pose de gros problèmes pour avoir des informations sur le profil des internautes.
En effet, si l’échantillon de départ est de 2500 personnes (echantillon déjà respectable) et si le taux de pénétration n’est que de 10 %, alors l’échantillon d’Internautes n’est plus que de 250 personnes ce qui ne permet pas de donner un profil socio-démographique très poussé.
Certaines sociétés ont cependant des échantillons respectables qui permet un niveau de détail suffisant.

Pour le commerce électronique
Pour estimer le chiffre d’affaires réalisé en ligne, il est possible d’interroger les commerçants (supply side) ou les internautes (customer side), chaque méthode possède ses propres limites.
Le Boston Consulting Group et le Benchmark Group se basent sur les déclarations des commerçants. On a tendance a estimer que ces méthodes peuvent conduire à une sous estimation en fonction de la difficulté (même par extrapolation) à prendre en compte tous les commerçants en ligne et par une tendance de ces même commerçants à pratiquer une certaine forme de rétention d’information.
Les études basées sur l’interrogation des internautes auraient pour leur part, plutôt tendance à donner des résultats un peu optimistes notamment pour les intentions d’achat en ligne.
On peut d’ailleurs constater que conscientes des limites respectives de chaque méthode, des grandes sociétés d’études américaines comme Forrester Research et Jupiter Communications utilisent simultanément les deux méthodes pour établir leurs estimations.
Quelque soit la méthode choisie, la technique d’échantillonnage revêt une grande importance.
Dans ce cadre, un article est spécifiquement dédié aux limites des enquêtes réalisées en ligne.

Les ratios de correspondance
Certains type de données ne sont pas toujours directement accessibles pour les sociétés d’études. Elles doivent alors utiliser des ratios de correspondance pour passer d’une donnée disponible ( foyer connectés) à la donnée recherchée (utilisateurs individuels).
Hors, les ratios n’ont pas toujours été validés empiriquement.
On peut ainsi éprouver des problèmes (ou des doutes) pour :
- Passer des accès entreprises au nombre de postes de travail connectés
- Des abonnements foyer au nombre d’utilisateurs individuels
- Du nombre de noms de domaine au nombre de sites commerciaux.
Il convient d’ailleurs noter que la marge d’erreur (intervalle de confiance) présente au niveau de la valeur disponible peut se cumuler avec l’imprécision du ratio retenu pour passer à la valeur recherchée.
Un autre point très sensible est la signification rélle du nombre d’abonnements foyer proposé par exemple par l’AFA. Cet indicateur fut dans un premier temps "pollué" par la profusion d’offres d’accès gratuites temporaires.
Depuis le printemps 1999, une nouvelle difficulté est survenue avec le développement des offres d’accès gratuites qui permettent à un même utilisateur de multiplier les abonnements et qui comportent un grand nombre d’accès inactifs. Le fournisseur d’accès gratuit Free Surf estime ainsi que 40 % des 140 000 comptes ouverts à la fin Aout 1999 etaient en fait inactifs.

Les prévisions
Si les difficultés sont déjà énormes pour estimer les chiffres du passé ou du présent, on peut imaginer leur ampleur lorsqu’il s’agit d’établir des prévisions sur plusieurs années.
Sur des secteurs en forte croissance comme l’Internet, les techniques de prévisions, quelque soit leur complexité, sont relativement peu fiables dès que le terme de la prévision dépasse 1 an ou 2.
La téléphonie mobile est un bon exemple de la difficulté à prévoir le rythme de diffusion des nouvelles technologies.

Les derniers facteurs pouvant contrarier la fiabilité des études peuvent être qualifiés d’éléments perturbateurs.