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Les assistants d’achat (shopbots)  (10 décembre 2002)

La deuxième partie de l’année 1999 et le début de l’année 2000 a vu le développement des assistants d’achats en ligne ou shopbots sur le marché français, il s’agit de services ligne permettant à l’acheteur potentiel de savoir qui est le vendeur en ligne proposant le meilleur prix ou le meilleur services (délais, prix livraison, etc.) pour un produit précis.

L’idée et le concept datent en fait de 1995 avec la mise au point du service Bargain Finder qui était spécialisé sur la recherche de CD musicaux et développé par Anderson Consulting mais qui fut depuis abandonné.

Ces services jouent un rôle d’assistant d’achat et répondent à l’appellation anglaise de Shopbots.
Par leur facilité d’utilisation et leur réel bénéfice d’usage, ces services pourraient connaître un rapide succès auprès des internautes et avoir une très forte influence sur le commerce en ligne de certains produits ou services.
Les shopbots peuvent faire en temps réel et sur le produit de son choix, ce que font mensuellement des revues de consommateurs à travers leur dossiers comparatifs (ceux ci restent cependant plus complets).

Certains spécialistes précisent même que ces services pourraient favoriser le développement du commerce en ligne en rendant beaucoup simple la démarche d’achat et en attirant de nouveaux cyberconsommateurs.

Principes de fonctionnement

Quelque soit l’assistant d’achat, le principe de fonctionnement est très proche de celui décrit ci-dessous.

- Le visiteur nomme le produit ou service de son choix en en précisant éventuellement les différentes caractéristiques. Il peut également préciser sa localisation géographique ( calcul des frais de port) et choisir la monnaie d’affichage du prix.

- Le robot mène une interrogation multiple sur les différentes bases de données des boutiques en ligne référencées par le service.
Sur certains sites l’interrogation des bases marchands ne se fait pas en temps réels mais une fois par jour.

- A partir des résultats des requêtes effectuées, les robots restituent une liste des offres par prix généralement croissant ou en fonction d’un autre critère défini par l’utilisateur.

- L’utilisateur peut entamer le processus d’achat en cliquant sur l’offre la plus attrayante qui le renvoi sur le marchand cité.

Il faut noter qu’une boutique peut empêcher l’accès à sa base de données, mais qu’elle risque ainsi de se couper d’un volume d’affaires potentiel.

On peut distinguer les assistants multiproduits qui sont généralistes et les assistants spécialisés qui comme leur nom l’indique sont dédié uniquement à un secteur d’activité. Pour les services spécialisés, l’indexation peut éventuellement être manuelle.

Les assistants spécialisés sont généralement plus efficaces dans leur domaine car le mode d’interrogation et de restitution est adapté au produit ou service recherché.
Parmi les services généralistes d’origine francophone on peut citer, Laventis, Kelkoo, Buycentral,...

Dans le domaine des services spécialisés Comparatel et Budgetelecom recensent les offres téléphoniques alors qu’aux USA Smartship permet de trouver le service de messagerie le moins cher en rentrant les codes postaux de départ et d’arrivée ainsi que le poids du colis.

Le mode de financement

Le business model de ce type de services repose sur plusieurs sources de revenus possibles.

L’adhésion payante des magasins interrogés par le robot.

Elle est en fait difficilement concevable tant qu’un assistant d’achat n’a pas pris une place importante dans le processus d’achat des internautes et elle pose un problème car la richesse d’un tel service repose sur le nombre de site référencés

L’intéressement sous forme de commission (programme d’affiliation ou de partenariat).

Il s’agit de la forme la plus courante de financement, le versement de la commission variable selon les produits s’effectue lorsqu’un achat est consécutif à une recherche sur le shopbot.

La vente d’espace publicitaire.

Si ces outils rencontrent le succès escompté, le nombre de pages vues pourrait être très important et l’espace.

La revente de la technologie

Certains acteurs américains revendent leur technologie à de gros acteurs du web qui l’utilisent à des fins de veille concurrentielle pour opérer de relevés de prix sur les sites concurrents (l’accès aux bases de données se fait alors sans autorisation du site marchand).

Quelles que soit les sources de revenu choisies, l’éditeur de service doit veiller à trouver une solution qui ne remette pas en cause la crédibilité de son service et des classements. Le moindre problème d’éthique serait probablement assez vite détecté et propagé sur le réseau et entraînerait une perte de confiance fatale de la part des utilisateurs.

Les risques et limites

Les conflits shopbots / marchands

Tous les sites marchands ne voient pas forcément d’un bon œil l’apparition de ces outils, dans le cas ou des shopbots veulent se passer de l’autorisation des marchands, ils s’engagent dans une course technologique pour ne pas être reconnus et ne pas se voir bloqué l’accès.

Lorsque l’interrogation des bases marchands ne se fait pas en temps réel, ceux-ci peuvent être éventuellement tentés de faire varier ponctuellement leur prix pour apparaître en bonne position sur les classements.

La neutralité

La valeur du service pour l’utilisateur repose sur la neutralité du shopbot dans la prise en compte et l’affichage des données. Des impératifs financiers pourraient parfois venir "troubler" ou remettre en cause cette neutralité à l’égard de certains annonceurs. Le shopbot se laissant aller à de tel travers prendrait cependant des risques de crédibilité très importants.

Les facteurs de réussite

Les shopbots généralistes ont des services finalement relativement peu différenciés, les sites marchands interrogés risquent d’être en grande partie les mêmes.
Les différences technologiques, basées par exemple sur l’interrogation en temps réel ou non des bases, sont un élément différenciateur, mais il n’est pas forcément perçu par les utilisateurs.

La différence risque de se faire dans un premier temps sur la politique et les budgets de communication et sur les accords passés avec les sites à gros trafic telque les annuaires et les communautés.

Une autre voie de succès pourrait être la spécialisation sur des produits ou services complexes en B to B ou en B to C pour lesquels les sites généralistes ne sont pas suffisamment efficaces.